Le Jugement Dernier

                                    LA PSYCHOSTASIE

PSUKHÊ (l'ÂME) et STASIS (Pesage) ou Pesée du Coeur.

Le Coeur était le Symbole de l'ÂME pour les Egyptiens. La Psychostasie était un passage obligé, personne n'y échappé, soit tu retrouvais Les Champs d'Ialou (sorte de paradis), ou AMMOUT  "la dévoreuse"(animal à tête de Chacal, corps de lion et arrière train d'hippopotames) qui te dévorait et fini pour toi le Paradis!!!!

En Egypte Antique, le jugement de l'ÂME avait pour but d'évaluer la moralité d'un individu durant sa vie, en comparant le poids de son Coeur avec une plume d'autruche: Symbole de la Déesse MAÂT.

C'est un procès où le défunt doit comparaitre pour faire reconnaitre ses droits à la Vie Eternelle. On distingue en fait 3 conceptions différentes de cet affrontement judiciaire :

- Modèle mythique à HORUS, successeur d'OSIRIS, se confronte à SETH pour obtenir la succession au Trône d'Egypte.

- Plus générale: le défunt confronte ses ennemis morts ou vivants, qui l'ont dépouillé de sa vie Terrestre.

-3ème conceptions, celle que "Le Livre des Morts" a popularisé à travers la scène de La Pesée du Coeur(formule 30B et 125).

Dans ce dernier modèle, le défunt est confronté à un accusateur Divin. Jugé à la Plume de MAÂT, la Déesse de La Vérité et de La Justice, le mort doit rendre compte à OSIRIS de ses actions et de sa manière de vivre sur Terre.

Le Tribunal Divin

Cette Pesée se déroulait devant Le Tribunal Divin, présidé par OSIRIS, ISIS, NEPHTYS et 42 assesseurs. Le mort, avec une robe blanche, est introduit par ANUBIS.  Au milieu se trouvait une balance où se tient le Dieu THOT qui note le résultat de la Pesée sur une tablette. 

Sur l'un des plateaux était disposé le Coeur du défunt, siège de la mémoire de toutes ses actions pendant sa Vie Terrestre.

Sur l'autre plateau ANUBIS posait une plume, Symbole de La Déesse MAÂT (Justice et Vérité).

Si le Coeur et la Plume s'équilibraient, le défunt était appelé "Juste de Voix", et accédait à La Vie Eternelle.

Si le Coeur était trop lourd, AMMOUT "La Dévoreuse", le dévorait et le défunt était voué à l'errance éternelle.

ISIS et NEPHTYS à gauche

Pendant cette période qui va décider de son sort, le mort prononce "La Confession Négative", qui se décompose en deux parties:

Confessions négatives "Livre des Morts"

- La 1ère est d'ordre général: "Je n'ai pas commis d'injustice contre les hommes, je n'ai pas maltraité les animaux, etc..."

- La 2ème partie rédigée en 42 articles qui s'adresse à chacun des 42 juges: "Ô juge..., je n'ai pas commis d'injustice, Ô juge..., je n'ai tué personne etc...

Au pied de la Balance, "La Dévoreuse" attend le verdict. Si le défunt n' a pas menti, OSIRIS lui ouvre les Portes du Royaume.  

OSIRIS à gauche Juge 

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Siège de la Pensée

                                                                  Le Coeur de la Momie

Eh oui! La Momie de notre cher et tendre TOUTANKHAMON ne possède pas de COEUR!

Un désastre, une catastrophe pour nos Egyptiens de l'Antiquité. Car une momie sans la présence de son Coeur ne peut pas se présenter devant le Tribunal d'OSIRIS pour la Pesée du Coeur.

Selon des hypothèses avancées, le Coeur de notre cher Pharaon aurait été écrasé lors d'un accident de char. D'autres invoquent une momification bâclée, anormale.

Le problème c'est que l'absence de Coeur sur une momie est très lourd de conséquences pour tout individus de l'Egypte Ancienne, alors vous imaginez pour un ROI!!! En effet, une des étapes pour accéder au Royaume de l'Au-Delà, est la fameuse Pesée du Coeur sur la Balance, attestant de la pureté du Pharaon. Il est symboliquement évalué à l'aune de la MAÂT sur cette fameuse balance du tribunal d'OSIRIS.

Le Coeur est ESSENTIEL qu'il reste à l'intérieur du corps, c'est le seul organe mou qui doit rester présent lors de la momification, tous les autres organes (foie, estomac, intestins, cerveau) sont ôtés et placés dans des Vases Canopes.

Aucune autre momie retrouvées par les archéologues et présentent dans les musées, ne sont dépourvues de leur Coeur. Ce Coeur est essentiel à la vie après la mort, sans lui TOUTANKHAMON a été envoyé dans l'éternité incapable de penser, ni de ressentir.

Le Coeur est le centre de l'intelligence et de l'émotion. Il était considéré par les Egyptiens à la fois comme un organe anatomique, doté d'une importante fonction vitale, et comme un symbole Spirituel et Religieux. Il constituait l'un des 8 composants de l'être humain, c'est le seul viscère que les embaumeurs devaient IMPERATIVEMENT laisser en place après la mort.

La Conception Egyptienne du Coeur englobait 3 concepts :

 Le Coeur-Haty (ou muscle cardiaque)                                                                                                           Le Coeur-Ib (correspondant au reste de l'organisme)                                                                                   Le Coeur Spirituel: centre du caractère, de la pensée et de la mémoire.

Le siège de la pensée, de la mémoire, de l'intelligence, de la conscience, des émotions sont attribuées au Coeur et non au cerveau.

Au Nouvel Empire (celui de TOUTANKHAMON), des invocations tirées du "Livre des Morts", sont destinées à protéger le Coeur contre les démons afin d'éviter la damnation et empêcher de témoigner lors de la Pesée du Coeur.

D'après un certain chapitre du "Livre des Morts", la formule magique doit être récitée sur un Scarabée en néphrite monté en électrum, et mis autour du cou du mort. Ce fameux chapitre 30B du "Livre des Morts" est fréquemment inscrit sur le plat ovale de Scarabées sculptés.

Amulette de Scarabée

Occasionnellement la formule est inscrite sur une Amulette en forme de Coeur ou bien, la face inférieure du Scarabée présente le Hiéroglyphe du Coeur. Déposé sur le torse de la Momie, le Scarabée de Coeur est une Amulette qui symbolise l'Auto-création et la Renaissance. L'Âme-Ba du défunt est assurée de pouvoir se transformer dans toutes les formes d'existences désirées.

Scarabée de Coeur avec textes Sacrés

De plus KHEPRI le Dieu Scarabée est la forme matinale du Dieu RÊ, auquel la mort s'identifie afin de pouvoir renaître à chaque nouvelle Aube.

Donc pour palier à toutes ses croyances, ses principes et pour permettre à notre jeune Pharaon de pouvoir rejoindre l'Au-Delà et continuer sa vie dans l'Eternité, un Scarabée de Coeur a été placé non pas autour du cou comme veut les us, mais à la place de son propre Coeur.

Notre bon Pharaon, grâce à la bienveillance de l'embaumeur, a pu prouvé sa pureté et faire face au Tribunal du Grand OSIRIS pour parvenir et atteindre l'Eternité.

Scarabée de Coeur en forme de Coeur

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Embaumeur et Psychopompe

                                                                         ANUBIS

Il fait parti des grands Dieux du Panthéon  Egyptien, il est considéré comme le Dieu des Nécropoles et de l'Embaumement.

Il est représenté par un canidé noir, ou comme un homme à tête de chacal. Il est perçu par les Egyptiens comme un Dieu Protecteur et Rassurant.

Représentation d'ANUBIS

Il serait le fils d'OSIRIS et d'ISIS, mais certains pensent que sa mère serait NEPHTYS qui avait emprunté l'apparence d'ISIS.

Son vrai nom est INPOU, ce qui signifie "Jeune Être" ou "Jeune Chien" en Egyptien. ANUBIS est le nom donné par les Grecs.

ANUBIS représenté en Chacal

Une Légende raconte comment SETH se déguisa en Léopard pour s'approcher du corps d'OSIRIS. Il fût surpris par ANUBIS qui le marqua avec un tison brulant, c'est pourquoi le Léopard a des points noirs sur son pelage. ANUBIS écorcha ensuite SETH et emporta sa peau ensanglantée pour servir d'avertissement aux méchants.

La plupart des épithètes d'ANUBIS le relient à la mort et à l'embaumement. Il était "celui qui préside à la salle de l'embaumement", "Le Seigneur de la Terre Sacrée"(les cimetières du désert), et "Le Premier Ministre des Occidentaux", c'est à dire le chef des morts.

Pendant la période de l'Ancien Empire, ANUBIS est la Divinité Funéraire la plus importante. Il a été remplacé par OSIRIS à partir de la Vème Dynastie, comme le Dieux des morts, et relégué à un rôle de soutient comme Dieu du Culte des obsèques, en particulier des soins donnés aux morts. C'est d'ailleurs lui qui a fabriqué la première momie avec le corps d'OSIRIS.

Il est le gardien des cimetières, des nécropoles, et le gardien des rites d'embaumement et de momification, c'est lui qui a appris aux Egyptiens comment faire les momies. La couleur noire représente la couleur des momies après qu'elles aient subies le processus d'embaumement. C'est une couleur bénéfique, symbole de la métamorphose des défunts dans le sol. C'est aussi la couleur du limon déposé par le NIL.

Il est le guide qui conduit, accompagne, protège l'ÂME du défunt dans le parcours post-mortem jusqu'aux portes de l'Amenti devant OSIRIS. ANUBIS est appelé pour cela "Le Psychopompe"(Accompagnateur d'ÂME).

ANUBIS et l'ÂME du défunt entreprennent un long parcours semé d'embuches. Ils se dirigent d'abords vers l'une des 4 montagnes qui soutiennent le Ciel, embarquent dans un bateau (KHEPER), et voguent sur le fleuve de l'enfer. Dans les eaux turbulentes, le serpent APOPHIS tente de faire obstacle à l'embarcation. Les berges sont peuplées d'êtres monstrueux (babouins, serpents armés de couteaux...), ombres errantes et hurlantes etc... Le défunt est terrorisé, mais ANIBIS le protège et le rassure. pour se sortir de là, il faut ouvrir 7 portes, ANUBIS aide le défunt à trouver les paroles magiques. Après se sont 7 pylones qu'il faut franchir pour arriver enfin à la gigantesque salle de justice d'OSIRIS.

En son milieu, s'élève une pyramide à degrès qu'il faut encore gravir, au somment se trouve le Trône d'OSIRIS, et devant lui la fameuse Balance qui va permettre de peser le Coeur du défunt afin de déterminer son jugement.

L'ÂME est désormais seule face à ses juges: OSIRIS, MAÂT (Déesse de la Vérité et de la Justice), et THOT (Dieu de la Sagesse et de l'Ecriture qui notera le résultat du jugement). Sont également présent 42 assesseurs qui écoutent la confession du mort.

La Pesée du Coeur avec THOT et la Dévorante

Le Coeur du défunt est placé sur un plateau de la balance en équilibre avec MAÂT, placée sur l'autre plateau. Si ce qui est confessé est vrai, le Coeur (qui ne ment jamais), conserve l'équilibre. Si le poids des pêchés l'emporte, le Coeur s'alourdira et fera pencher la balance en sa défaveur. Alors il sera la proie de la "Dévorante", Lion à tête de crocodile et arrière train d'hippopotame. Si au contraire, il est considéré "Juste de Voix", les portes de l'Eternité lui seront ouvertes. Là s'arrête la mission d'ANUBIS, il lui faut retourner aux portes de l'Amenti où d'autres morts l'attende. Tout ce rituel s'appelle "La Psychostasie" ou pesée de l'ÂME.

ANUBIS face au défunt pour la pesée du Coeur

Le plus ancien culte rendu à ANUBIS se situe à ASSIOUT en Haute-Egypte. ANUBIS disait "Je suis le Maitre d'Assiout". La ville s'appelait dans l'antiquité CYNOPOLIS (qui veut dire en Grec "ville du chien") et son emblème était un chien noir allongé.

ANUBIS disait aussi "Je suis le Maitre de la tente purification" IBOU (en Egyptien), c'est le lieu où se déroule l'embaumement. "Je suis le Psychopompe" littéralement: le conducteur des ÂMES. Il est également lié à la nécropole d'ABYDOS où on l'appelle "le Maitre du pays Sacré". Il est aussi "Maitre de RO-SETAOU", nécropole de Memphis, "Maitre des cavernes" référence à la nécropole d'Assiout. Il est aussi "celui qui met en terre", "celui qui est dans ses bandelettes", allusion à la momification, "celui qui compte les Coeurs".

ANUBIS et l'embaumement

Maitresse du Ciel et des Etoiles

                                                 NOUT

Elle est la Voute céleste, elle a été créée en étant séparée de son frère et époux GHEB, par son père SHOU.

SHOU soulevant sa fille NOUT

C'est en luttant fortement, pour ne pas être séparée de son frère, qu'elle agrippa ses pieds et ses mains au sol formant ainsi la Voute Céleste en étirant son corps. Ses membres prennent appuis aux 4 coins de La Terre, ils symbolisent les 4 points cardinaux.

Ainsi, dans l'espace entre elle et son frère GHEB, la vie pût enfin voir le jour. Elle est la mère d'ISIS-OSIRIS-SETH-NEPHTYS-HORUS l'Ancien (vous connaissez l'histoire des 5 jours épagomènes).

En se déployant au-dessus de leur tête, NOUT protège les Egyptiens.

 Elle dévore tous les soirs le Soleil et le restitue chaque matin, ce qui en fait une Divinité associée à la résurection des morts. Les âmes de ces derniers sont représentées par les étoiles dans son corps.

 Voilà ce qui explique sa présence dans de nombreux sarcophages, où elle est censée assurer la protection des défunts au cours de leur voyage dans l'Au-Delà.

On la retrouve à l'intérieur des sarcophages gravée ou peinte, les bras étendus en signe de protection, doublées d'ailes de Vautour. Elle peut également figurer sur le couvercle, au niveau de l'abdomen, accompagnée d'une phrase incantatoire comme "NOUT, toi devant ton Grand Trône, mère de tous les Dieux".

NOUT à l'intérieur d'un sarcophage

La Déesse pouvait également symboliser la Voie Lactée, comme le laisse entendre "Le livre des Morts"(Livre sacré découvert à LOUXOR en 1887, Papyrus long de 23 mètres).

On dit d'Elle que son rire est le tonnerre et ses larmes la pluie.

NOUT assumera la fonction de Maitresse du Sycomore et son Culte finira par se confondre avec la Déesse HATHOR.

D'ailleurs lorsqu'elle était représentée sortant à moitié des feuillages d'un Sycomore (qui est son Arbre Symbolique), pour donner à boire aux morts, elle symbolisait la mère qui rend la vie aux morts.

NOUT sortant du Sycomore apportant de l'eau aux morts

Parfois, elle a l'aspect d'une vache, et dans les Textes des Pyramides, elle est représentée comme telle, qui apporte la guérison. Sa peau est généralement bleue, parce que cette couleur symbolise la Vie et la renaissance.

Les ailes qui lui sont parfois représentées, symbolisent la protection contre les mauvais présages de mort, et les étoiles qui couvrent son corps, renforcent l'image du Ciel et symbolisent les Ames des morts.

Quand sa peau est jaune, cela signifie que son apparence a été montrée pour être immortelle: Déesse Mère d'où tous proviennent.

Elle fût aussi dépeinte comme une femme qui porte sur sa tête un pot d'eau (son Hiéroglyphe), qui selon quelques spécialistes, peut aussi symboliser l'Utérus.

NOUT avec sur sa tête le pot d'eau

Son Culte est discret, bien qu'elle ai été petite fille, fille et mère des plus grands Dieux du Panthéon Egyptien, NOUT n'en demeure pas moins une Déesse peu célébrée et rarement fêtée.

NOUT est associée au Culte rendu aux Dieux par Pharaon, comme La Fête SED, Jubilé qui a lieu tous les 5 ans.

NOUT représentée en HATHOR

Aux origines de La Royauté de Droit Divin

                                                       Le Dieu GHEB

Il est le dieu de La Terre, il est le fils de SHOU et TEFNOU. Il a pour épouse et soeur La Déesse du Ciel NOUT (La Voute Céleste). Son grand père est Le Grand RÊ.

GHEB et NOUT eurent 5 enfants OSIRIS-ISIS-SETH-NEPHTYS-HORUS l'Ancien. Voilà pour les rappels.

Il est représenté couché sous la Déesse NOUT. Il peut être associé à l'oie qui est le Hiéroglyphe permettant d'écrire son nom.

La légende dit que GHEB aimait profondément sa soeur au point qu'il l'épousa. Leur étreinte (La terre et Le Ciel), était tellement puissante, que RÊ ne pouvait plus mener normalement sa course dans le Ciel, et cela perturba l'ordre du Monde.

Avec colère et fracas, RÊ fit appeler son fils SHOU (l'Air), pour séparer les 2 amoureux. SHOU s'interposa entre ses 2 enfants en hissant de ses 2 bras sa fille NOUT. Voilà comment est née la Voute Céleste, et GHEB resté au sol, devint La Terre. C'est pour cela qu'il est représenté sur le dos par terre, le corps nu. Sa peau souvent verte, indique son rôle de Dieu de la Fertilité et de la Végétation.

Les couleurs noire et verte étaient des couleurs très positives pour les Egyptiens, car elles représentaient La Terre noire fertilisée par le limon des eaux du Nil, et le vert celle de la végétation, les choses vivantes.

L'Histoire raconte qu'un jour GHEB voulut succéder à son père SHOU au trône d'Egypte, et qu'il déroba l'URAEUS (le Cobra dressé sur le Front Royal). Arme terrible qui rend invincible contre les ennemis, mais le cobra lui brûla horriblement le visage. Confus, GHEB demanda de l'aide à son grand-père RÊ qui lui préta une perruque et le soigna.

Mais GHEB n'ayant rien perdu de son obstination, monta sur le Trône d'Egypte, son règne fût si prestigieux que les Pharaons se firent appeler "Héritier de GHEB".

GHEB est aussi le symbole de La Royauté, ainsi il devint le 1er roi mythique de l'Egypte et donna le nom de son Trône de Pharaon "Trône de GHEB".

GHEB se situe aux Origines de La Royauté de droit Divin, c'est à dire que ses dignes successeurs sont OSIRIS et HORUS.

Son Culte est célébré principalement à HELIOPOLIS, mais également dans d'autres villes (Thèbes, Edfou...).

Etant un Dieu de 1ère génération (SHOU, NOUT...), peu de fêtes lui sont consacrées. Une seule lui fût propre La Fête de "Bêcher la Terre". Celle-ci se déroulait en Octobre- Novembre avec la fin de l'inondation. Les Terres fertilisées par le limon sont prètes à être labourer; le Labour entend "L'Ouverture de La Terre", GHEB est alors invoqué car il est le Porteur de la Semence Nourricière. 

GHEB est un Dieu Chtonien, du grec "Khthon" : La Terre.

Il représente La Terre, ses forces et ses dons, mais aussi les forces souterraines (comme le minerais). C'est pour cela qu'également, on le célèbre la nuit, lorsque le serpent APOPHIS (serpent du chaos), s'en prend à RÊ sur la barque (rappelez vous le post sur RÊ), car GHEB représente La Puissance Incarnée face aux animaux "Chtoniens".

Les Divinités Chtoniennes ou Telluriques sont des Divinités qui se réfèrent à La Terre, au Monde souterrain ou aux Enfers, par opposition aux Divinités Célestes dites "Ouraniennes" ou "Eoliennes".

GHEB est aussi vénéré pour les végétaux qui poussent sur son dos et qu'il a su offrir à l'Humanité : blé, orges, lentilles, poireaux, figues, raisins, dattes, huile etc...

Il est le Dieu généreux, on l'appelle "Le Guide des Habitants de La Terre".

GHEB reconnaissable grâce à l'oie sur la tête

Autre représentation du Dieu GHEB

Représentation du Dieu GHEB (par terre)

GHEB en vert

Quand la Subtilité rencontre La Puissance

                                                                      TEFNOUT

 Elle est l'héroine de quelques uns des plus fameux récits de la Mythologie Egyptienne, à commencer par ceux racontant les 1ers temps du Monde.

 TEFNOUT est aussi impliquée dans le mythe de "La Lointaine" qui la met aux prises avec l'ingénieux Dieu THOT. Vous savez qu'elle est la soeur et épouse de SHOU, qu'ils ont eu GHEB et NOUT etc...etc... Sur sa naissance...je ne reviens pas sur "les salaceries" de Rê (cf : le post sur SHOU), vous savez tout!!!😅. 

Toujours prêt à faire les 400 coups, SHOU et TEFNOUT s'avèrent être inséparables, au point qu'ils deviennent le symbole même de la Dualité. TEFNOUT représente le vecteur de la chaleur et de l'humidité, SHOU lui la lumière et le souffle vital. Ainsi ne sont-ils pas plus séparables l'un de l'autre, qu'ils ne le sont du Soleil lui même?! Ils sont les yeux de Rê! L'Oeil Gauche (Lunaire) revenant à TEFNOUT, l'Oeil Droit (Solaire) revenant à SHOU. Ils sont les Deux Horizons, à l'est et à l'ouest, c'est ce que représentent" Les Deux Lions de l'Horizon", entre lesquels se dresse le Soleil. D'après certains Egyptologues, les deux pylones marquant l'entrée des plus grands Temples d'Egypte (Karnak, Philae, Edfou etc...) aient la même signification : l'un représentant SHOU et l'autre (je vous le donne en 1 000 🤪) TEFNOUT!!! En fait, leur propre Culte n'est pas tant dans le Temple, que le Temple lui même!!!! Heu! c'est clair ce que je viens de dire🤔🤔🤔. De cette Dualité, les Romains retiendront une certaine similitude avec les Grecs "CASTOR et POLLUX". Ainsi, ils verront dans la Constellation des Gémeaux, la manifestation de SHOU et TEFNOU. 

D'un caractère bien trempé, notre petite Héroine, lassée de sa vie monotone, décide de quitter les siens. Ayant adoptée les traits d'une Lionne, elle s'exila dans La lointaine Nubie, arpentant le désert à la recherche de nourriture. Identifiable à la dangereuse SEKHMET, TEFNOUT était devenue redoutable.

 D'après les textes Anciens : "Ses yeux lancent des éclairs, de sa bouche sortent des flammes et ses rugissements se répercutent à l'infini. Sa crinière est enflammée , son dos à la couleur du sang, son visage brille comme le Soleil, son Oeil flamboie...et le désert est obscurci de poussière, lorsque de sa queue, elle bat le sol". Ivre de Liberté, elle attirait par sa beauté féline et sa fougue dévastatrice, tous les males rodant dans les parages. Elle aurait eu de nombreux et beaux lionceaux qu'elle allaita de son Lait Divin.

 Rê et SHOU vivaient dans la tristesse et la souffrance dû à l'absence de cette dernière. Rê convoqua donc SHOU et THOT (Maitre des Ecritures et de la Parole) et les convint de partir en Nubie, pour ramener TEFNOUT. Transformé en Lion, SHOU saurait sans doute la séduire et l'attendrir. Quant à THOT, fort en mots et en Sagesse saurait certainement la raisonner.

 Arrivés en Nubie, ils croisèrent TEFNOUT, mais leur stratégie échoua, la Déesse s'énerva. Afin de la calmer, THOT et SHOU se transformèrent en petits singes, être insignifiants qui ne sauraient la troubler. D'humeur irascible, la Lionne enragée, tenta de tuer THOT. Celui-ci ne dût sa vie qu'à une fable, celle " du Lion et du Rat", qu'il lui raconta afin de sauver sa peau. Tiens, tiens,🧐🤓, notre bon et honorable Jean de La Fontaine n'aurait-il pas lu le mythe de " La Lointaine"? Qu'elle belle inspiration en tout cas!!! THOT lui dit :" Connais-tu l'histoire du Lion qui voulu manger un mulot?", et lui narra l'histoire. Vous la connaissez n'est ce pas? "On a tous besoin d'un plus petit que soi"!!! Je me sens flattée merci THOT!!!😁

 Emue, la Lionne pleura toutes les larmes de son corps et finie par se calmer. THOT déploya des trésors d'ingéniosité pour ramener la redoutable à de meilleurs sentiments. Avec des mots choisis, il insista sur sa beauté sauvage, son charme : "les globes de tes yeux sont plus beaux que le Ciel quand il est pur de nuages". Ces mecs, tous les mêmes!!! La flatterie comme appât!!!🙃🤥🤥. Ils n'ont rien inventé les loustics d'aujourd'hui!!!😆. THOT lui rappela les douceurs de la vie🎻🎻🎻, la tristesse de son père et lui promit que si elle revient avec eux, des Temples, des sanctuaires seront bâtis en son honneur et que de grandes fêtes seraient célébrées pour son retour. Flattée, la belle se laissa convaincre par les deux petits singes. THOT méfiant, avança sans jamais lui tourner le dos. Arrivés à la 1ère cataracte du Nil, THOT plongea TEFNOUT par surprise dans les eaux du fleuve. Refroidie et calmée, TEFNOUT se transforma alors en une Déesse douce et apaisée que l'on identifia à HATHOR ou à la Chatte BASTET. Les promesses de THOT furent tenues, et durant 9 jours que dura le voyage, partout où elle passa, elle fût fêtée.

 La ferveur fut à son comble lorsque "La Lointaine", revenue, fit son entrée dans la capitale Royale. Rê était heureux "ses oisillons étaient de retour auprès de lui". Avec le retour de TEFNOU, c'est aussi celui de l'Oeil de Rê qui était fêté. En l'absence de celui-ci, Rê devenu borgne, dût se résigner à le remplacer par un nouveau. Quelle ne fût pas la stupeur de TEFNOUT de se voir ainsi remplacée. Elle rentra dans une colère noire, Rê parvint à la calmer en l'autorisant à mettre à son front en guise de 3ème Oeil, l'URAEUS. Le serpent prompt à défendre Rê et à cracher le feu comme TEFNOUT savait si bien faire!!! 

TEFNOU

Le Culte dût à TEFNOU est célébré à HELIOPOLIS, mais également en Nubie où elle s'exila. Sur la rive orientale du Nil, (sur la branche de Damiette), se trouve le principal sanctuaire dédié à la Déesse : LEONTOPOLIS : La Cité des Lions. On a retrouvé dans cette Cité, des vestiges de nombreux Lions et Lionnes en bronze (la collection Fouquet), aujourd'hui au musée de Brooklyn. Dans le Temple de DAKKA, toute une iconographie sculptée sur les parois, représente le mythe de "La Lointaine". Des bas-reliefs représentent un babouin (THOT) face à une Lionne, les détails de l'histoire y sont tous respectés. Des offrandes lui ont été données, comme des statuettes à l'effigie de MAAT (incarnation de l'Ordre), incarnation de l'Ordre Cosmique, car TEFNOUT est associée à la notion de Temps. Aussi bénéficie t-elle d'un don d'objet le plus précieux pour les Egyptiens de l'Antiquité : La Clepsydre ou horloge à eau. Il y avait également des rites d'apaisement (dû au caractère violent de la Déesse Léonine), avec de la musique, des danses, des offrandes de gibier, de vin. Des prières étaient formulées et de l'encens dispersé. TEFNOUT, pendant les célébrations du Culte d'AMON à KARNAK, à pour rôle de rendre présentable PHARAON au Dieu. Elle lave le Roi de ses impuretés avant qu'il soit présenté au Dieu.

"La Lointaine" avec THOT

Temple de DAKKA

Serviteurs Funéraires

                                                                LES OUSHEBTIS 

 Appelées aussi "chouabti", appellation des 1ère figurines du nom du bois "chaouab" dans lequel elles étaient fabriquées. "Oushebti" signifie "celui qui répond".

 Ces petites statuettes représentent un personnage debout, généralement emmailloté dans des bandelettes (momiforme), parfois habillé, dont les bras croisés, empoignent des instruments ou des attributs variés.

 Leur rôle est de servir le défunt, de se substituer à lui pour accomplir les corvées dans l'au-delà. Ils sont souvent munis de Houes, de sacs, de paniers. Les inscriptions qu'ils portent étaient destinées à les activer, nominatives, elles permettent aujourd'hui d'identifier le défunt. Un texte inscrit sur le serviteur, donne le nom et les titres de son propriétaire, complété par le chapitre 6 du "Livre des Morts", qui précise la fonction de la figurine : "exécuter dans l'autre monde, à la place du mort, les travaux agricoles obligatoires!"

 Les 1er exemplaires apparaissent au Moyen Empire (12ème Dynastie). Ils empruntent leur apparence de momie à la statue du défunt (souvenir de la momie d'OSIRIS) et leur fonction aux serviteurs du mort, jusque là figurés sur les murs de la tombe, ou alors déposés dans le caveau sous la forme de modèles réduits.

 Le Serviteurs Funéraires résulte de la combinaison de plusieurs idées : image d'une société fondée sur l'agriculture où l'irrigation est contrôlée par une organisation hiérarchique. C'est une conception d'un autre monde agraire où les morts doivent des "corvées". Nécéssité d'un service d'offrandes alimentaires (effectives ou symboliques), pour assurer la survie du défunt. A l'origine, le Serviteur Funéraire figure à la fois le maître et son "esclave". Au Moyen Empire, il est momiforme, mais souvent caché, et il est inscrit avec une formule d'offrande royale, ou une 1ère version du Chapitre 6 du "Livre des Morts".

 Plus tard, surtout à la 17ème Dynastie, il est taillé sommairement dans un "bâton" portant une mise en garde ou une formule de donation familiale. Au Nouvel Empire (18ème Dynastie), il est encore momiforme, il tient des instruments et des amulettes : il peut être Royal et est inscrit avec le Chapitre 6.

 A partir du Pharaon AMENOPHIS III, il s'empare de la coiffure et des habits des "vivants". Son aspect se diversifie ("meunier, gisant"), il reçoit cercueil et outils miniatures, on le dépose en nombre dans des lieux sacrés (Abydos, Guizeh..). 

Avec les RAMSES (19 et 20èmes Dynasties), sa tenue vestimentaire s'enrichit, brandissant un fouet, il exerce un rôle de chef d'équipe auprès de 10 figurines momiformes munies de Houes. Il est affublé parfois, d'une tête animale (tête de Taureau, en l'honneur des taureaux APIS à Saqqarah). Devenu produit médiocre de série, il est entassé par les humbles dans des urnes à Abydos.

 Avec la période suivante (21ème Dynastie), il est moulé en grand nombre (400 pour un mort!). Après avoir retrouvé son aspect primitif (25ème Dynastie), il prend sa forme définitive à l'époque Saïte (vers 664-525 av JC), c'est à dire d'aspect momiforme, debout sur un socle et appuyé contre un pilier, il porte la barbe et sourit. Exepté quelques variations, il conservera cette apparence jusqu'à la fin de la période pharaonique (Cléopatre VII).

 Les Serviteurs Funéraires étaient fabriqués dans les ateliers attachés au Palais Royal ou à un Temple. Commandés par la famille ou par le mort lui même, ils étaient destinés à la tombe et parfois à des dépôts dans des lieux sacrés. Tous les matériaux furent employés : le bois, la faïence Egyptienne aux teintes variables, la terre cuite et même le bronze. le Serviteur pouvait être placé sans protection n'importe où dans la tombe y compris dans le cercueil. Il pouvait aussi être rangé dans des vases en terre cuite, ou des sarcophages miniatures, ou encore dans des boîtes en forme de chapelle à un ou plusieurs compartiments, aux parois ornées de scènes funéraires. Le nombre de figurines pour un même propriétaire, était variable en fonction de son statue économique. 

Au Moyen Empire, il y avait 1 ou 2 statuettes, alors qu'au Nouvel Empire, on en compte de 5 à 10. Mais à cette époque, les Rois possédaient des collections grandioses de Serviteurs, 413 pour TOUTANKHAMON!!! La collection d'OUCHEBTIS du Musée du LOUVRE est juste magnifique!

Collection du musée du Louvre

Oushebtis trouvés dans la tombe de TOUTANKHAMON

Oushebtis trouvés dans la tombe de TOUTANKHAMON

Outil Millénaire

 

                                                                   LA HOUE

  Utilisée depuis la nuit des temps et partout dans le monde, la Houe est un outil polyvalent, il est simple mais efficace.

 Utilisée par les cultivateurs de l'Ancienne Egypte dès l'époque de l'Ancien Empire (+ de 3 000 ans av JC).

 On a trouvé des exemplaires dans quelques tombeaux. Son nom, demeuré idéogramme et syllabique est m r (ou mar). 

Manche court qui forme un angle aigu avec la partie qui travaille, des liens en filasse , en cordelette, en réunissent la palette au manche près de leur jonction, de manière à donner à l'outil plus de solidité. Cet outil, dès les 1ères Dynasties, devient un usage courant dans tous les travaux de terrassement et même de démolition.

 Elle se compose de 2 pièces de bois de longueur inégale, celle qui sert de manche est droite et généralement plus courte que celle qui sert à bêcher. Selon la convenance personnelle, la proportion des dimensions variait de quelques cm.

 Les Houes mesuraient en moyenne de 50cm pour le manche et 70cm pour le second bras. Cette dernière pièce est presque toujours recourbée, effilée ou arrondie en palette à l'une de ses extrémités, et qui s'ouvre parfois en fourche. Elle s'enchasse à l'autre dans le manche où une ouverture rectangulaire a été pratiquée. Quand ils piochaient, le rebord du tenon venait butter contre le manche et les pièces restaient en place. Parfois pour consolider l'instrument, ils mettaient une cheville en bois ou un lien. La Houe en bois fût d'usage courant jusqu'à la Basse Epoque.

 Au Nouvel Empire, la Houe des ancètres se modifie : les deux pièces sont parfois d'égales longueur, le manche devient même plus long que le bec qui sert à piocher. La Houe à bec en pointe et la Houe en spatule semblent avoir été utilisées pourtant depuis les temps les plus lointains pour des usages bien déterminés. Cela parait d'autant plus certain que les "OUSHEBTIS" (je vous en parle dans le prochain post), portent du bras gauche, la Houe terminée en pointe et du bras droit, la Houe élargie en pelle. La 1ère devant servir à ouvrir le sol durci, à défricher, et la seconde beaucoup plus apte à travailler le limon exempt de cailloux, et à curer les canaux.

 On constate qu'à partir de la 18ème Dynastie, dans des scènes de défrichement, les agriculteurs manient la Houe élargie en pelle. Mais néanmoins, le plus grand nombre d'entre eux conservent l'ancienne Houe pointue en bois ou en métal dans les travaux des champs.

 En résumé, la Houe est utilisée majoritairement par les cultivateurs, agriculteurs, elle était destinée à défricher, curer, terrasser, démolir, bêcher, piocher, travailler le limon etc... La Houe existe toujours de nos jours, bien sur elle n'a plus le même aspect, mais je suis sure que tous et toutes un jour avaient tenu dans vos mains cet outil préhistorique!!! C'est l'ancètre de la bêche!!!

Autre spécimen de Houe

Houe Autentique

Travaux des champs avec à votre droite une Houe

La Clepsydre

 

C'est une horloge à eau, instrument de mesure du Temps, fonctionnant par l'écoulement d'un filet d'eau entre deux récipients. Elle fonctionne à peu près sur le même principe que le sablier, mais avec de l'eau à la place du sable. 

Dans sa forme la plus primitive, la clepsydre n'est constituée que d'un bol unique percé d' un trou à son point le plus bas, par lequel l'eau s'évacue. La durée écoulée se mesure grâce aux graduations gravées à l'intérieur du récipient.

 Clepsydre vient du grec "KLEPSYDIA" qui signifie "Voleur d'eau". Dans la longue histoire des outils de mesure du Temps, la clepsydre fait figure d'étape fondamentale. Pour la 1ère fois, un système permet de calculer une durée indépendamment des évènements extérieurs, comme les conditions météos, contrairement au cadran solaire. La clepsydre ne dépend pas du soleil pour fonctionner, elle prend donc en compte les heures de la nuit, ce que ne fait pas le cadran solaire.

 Au fil du temps, les Egyptiens jusqu'aux savants les plus prestigieux d'Arabie et de Chine, l'horloge à eau s'est perfectionnée pour devenir un instrument de plus en plus précis et majestueux. Bien que des tablettes Babyloniennes plus anciennes fassent déjà mention de l'horloge à eau, sa 1ère manifestation archéologique date du règne d'AMENHOTEP III (-1 350 av JC). Il semblerait néanmoins, que la conception de cet instrument soit antérieure à ce règne, comme l'atteste des descriptions d'une telle horloge sur les murs de la tombe du scribe AMENEMHAT, ayant officié sous le règne de Pharaons plus anciens (-1 500 av JC).

 Il s'agit donc, d'un exemplaire unique découvert à KARNAK dans le Temple d'AMON, au début du XXème siècle (1904). Il s'agit là, de la 1ère référence connue de système de mesure du Temps de cette sorte, basée sur le débit constant d'un liquide dans un vase conique orné de graduations, avec un orifice pour l'écoulement de l'eau. Cette horloge à eau, est exposée au Musée du Caire.

 La clepsydre de KARNAK est une vasque en Albâtre, de forme tronconique (en pot de fleur), haute de 35cm et de 49cm de diamètre. 

La surface extérieure, gravée dans le creux, est divisée en 3 registres, illustrant les Divinités des mois, les constellations, les décans et planètes.

 La parois intérieure est gravée de signes de mesures permettant de mesurer des intervalles de temps, ces graduations sont à peu près équidistantes.

 Le petit orifice situé à la base de l'objet permet l'évacuation de l'eau au goutte à goutte.

 Sur la parois intérieure, sont donc gravés les 12 mois de l'année (4 mois par saison) sur tout le contour de la face supérieure du rebord. Sous chacun de ces mois, sont gravées à la verticale 11 marques circulaires, ces marques composent des bandes relatives aux différentes heures de la nuit. Ces colonnes avaient une hauteur en fonction du mois en cours.

 Le mois du solstice d'été possédait le jour dont la nuit était la plus courte : la colonne correspondante avait une hauteur de 12 doigts. 

Le mois du solstice d'hiver était celui de la nuit la plus longue, par conséquent, la colonne était plus grande et haute de 14 doigts. La parois extérieure présente une description du Ciel et des Saisons.

 Les 12 mois de l'année sont associés à des noms de fêtes, 3 rangées se partagent l'espace gravé.

 La rangée supérieure, en allant de la droite vers la gauche, représente les Décans. La déesse ISIS, associée à l'étoile SOTHIS, se trouve au milieu, tandis que vers la gauche sont représentés les 4 planètes : JUPITER, SATURNE, MERCURE, VENUS. La rangée du milieu décrit les constellations de l'hémisphère Nord. La rangée inférieure est partagée en 6 cases, chaque case représentent 2 mois de l'année et chaque mois est associé à un Dieu.

 L'ouverture de la clepsydre est située en bas, entre la 1ère et la 6ème case. La forme conique de la vasque avait pour but de pallier le changement de pression. La pression est plus forte lorsque la hauteur du niveau de l'eau est maximale. Sous cet effet, l'eau est évacuée plus rapidement. C'est pour cela que la vasque est plus large en son sommet. Le volume d'eau à évacuer est plus important, puisque il s'écoule plus vite. Le diamètre du cône diminue avec le niveau de l'eau qui entraine une diminution de la pression. Le débit est ici plus faible, l'eau s'écoule plus lentement. 

Les Egyptiens avaient pris connaissance de la notion de pression et avaient tenté de corriger les erreurs de mesures. Malgré cela, leurs observations d'une théorie précise ne purent que corriger approximativement les mesures. les 1ères heures étaient un peu trop courtes, tandis que les dernières un peu trop longues. Malgré ces remarques, la précision obtenue était tout à fait remarquable pour l'époque.

Clepsydre de Karnak

Clepsydre de Karnak

Parois int. avec les 11 marques circulaires correspondant aux heures de la nuit

Parois int. du rebord où sont gravés les 12 mois de l'année

Clepsydre Grecque

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Le Dieu SHOU

 

SHOU forme avec sa soeur jumelle et épouse, TEFNOU, le 1er couple Divin. Tout 2 ayant que pour seul et unique parent Rê.

 Shou est le symbole de l'air, mais aussi celui du Souffle de Vie, et de la Vie. SHOU est représenté comme un homme barbu, debout ou à genou près de GEB, soutenant NOUT, les bras tendus. Parfois on peut le voir sous l'apparence d'un lion ou d'une colonne d'air. Il est coiffé d'une plume d'autruche ou de 4 hautes plumes. Il aurait été le 1er être sexué du Monde. Avec sa soeur et épouse TEFNOUT, en pleurant auraient donné naissance à l'essence de Thérébinthe.

 Son nom semble dériver d'une racine "SHOUY" signifiant soit "le vide", soit "le lever", "soulever". Le même terme au Moyen Empire semble attester le sens "Lumière". 

SHOU peut donc se traduire comme "Air Lumineux", "Vibration Radieuse et Vivifiante", "Plume de Lumière". Le nom contient l'idée de "Lever", "soulever", ce qui correspond à une de ses fonctions "celui qui se lève", "celui qui soulève", sous entendu NOUT le Ciel. 

 Il incarne la Vibration Lumineuse du Soleil entre Terre et Ciel. Il dit de lui même "Je suis celui dont le Souffle élève le Ciel, Je suis le Rayon Lumineux".

 En ce qui concerne sa naissance, plusieurs mythes différent d'un texte à l'autre. Une légende parle qu'il serait issu d'un crachat du Dieu Rê, une autre légende prétend que Rê aurait étreint son ombre et qu'elle joua le rôle de sa femme. D'autres disent qu'une Déesse répondant au nom de IOUSASET était la femme de Rê. Bon! tout ceci est pour le côté soft de l'histoire.

 Pour le côté un peu plus "salace", un certain mythe dit qu'un jour Rê arriva à la ville d'ANNU et créa SHOU et TEFNOUT en se masturbant 😲 (ce n'est pas moi qui le dit 😅😈), Rê rapporte lui-même cet évènement). "Je me suis uni à ma propre main, et j'ai versé la semence dans ma propre bouche et il en est sortis mes enfants". Comme c'est joliment dit!!! Voilà pour la poésie du jour!!!🤪😜. Je vous avez prévenu que quelquefois il y aurait des passages un peu plus animé😂😂😂.

 Donc, quelques années plus tard, SHOU s'unit à TEFNOUT sa propre soeur. Alors ne soyez pas choqués, mais l'inceste en Egypte était monnaie courante pour eux aucun tabou, rien de choquant à ce procédé qui faisait parti de leur société, de leurs meurs etc... surtout chez les Pharaons. L'inceste pouvait se pratiquer entre frère et soeur, père et fille, mère et fils, grand-père et petite fille etc... Je ferais un chapitre sur ces comportements incestueux chez les Egyptiens Antiques.

 Bon revenons à nos moutons, non mais quand je vous dis qu'il y a du "croustillant" et du "salace" chez nos chers petits Egyptiens, on n' a pas fini de se marrer ou de s'offusquer!!!😖😲🥴.

 Ils ont donc deux enfants Dieux GHEB (La Terre), et NOUT (Le Ciel). Ces deux s'aimaient si fort que leur étreinte rendait la vie sur Terre impossible. Rê ne pouvant pas poursuivre sa course dans le ciel, et l'air n'avait plus d'espace pour lui. Rê péta un câble, et ordonna à SHOU de séparer ses deux enfants.

 SHOU se glissa entre les deux amoureux, et de ses deux bras arracha NOUT à GHEB et la hissa à bout de bras au firmament. Ainsi SHOU reprit sa place entre Le Ciel au-dessus de lui et La terre en-dessous de lui. GHEB tenta toutefois de lui résister! Il se souleva à plusieurs endroits créant ainsi les collines et les montagnes. Quand à Nout, seuls ses pieds et ses mains continuèrent à reposer sur Terre, tandis qu'avec son corps, elle forma avec élégance La Voute Céleste. Une fois cette passion rompue, Rê pût reprendre ses allers et venues dans Le Ciel. Puis vînt le jour où SHOU régna sur l'Egypte à la place de son père. Son règne fût paisible, et on lui attribua la division administrative de l'Egypte : LES NOMES (SEPAT en Ancien Egyptien), soit environ une quarantaine, ainsi que l'instauration de l'urbanisme.

 SHOU et sa soeur sont souvent représentés comme deux Lions adossés l'un à l'autre entre lesquels s'élève Le Disque Solaire. Les deux enfants soutenant leur père, quelle magnifique Iconographie. En effet, Rê ne pût exister sans leur présence, ils constituent l'atmosphère qui assure seule la diffusion de ses rayons et de la chaleur. Sa soeur TEFNOUT, est représentée sous la forme d'une Déesse à tête de Lionne, coiffée d'un Disque Solaire. Cette iconographie la rapproche de celle de la Déesse SEKHMET avec laquelle elle finit par se confondre dans le mythe de l'Oeil de Rê", on appelle cela "le syncrétisme". Je vous parlerais de tout ça dans un autre chapitre. Boudu!!! Cela en fait des choses à vous parler, vous avez pas fini de me lire!!! Et moi j'ai du boulot!!! Mais je m'éclate de faire ça.😊😉😜.

SHOU et TEFNOUT portant leur Père RÊ

 Tout ça pour vous dire que le Culte du Dieu SHOU a lieu à HELIOPOLIS, comme son père Rê et dans la ville de LEONTOPOLIS (NAY-TA-HUT). 

La ville de LEONTOPOLIS tire son nom de la présence de cet animal sacré qui vivait dans le Temple, en compagnie d'un autre Lion, lui même hypostase du Dieu SHOU. D'ailleurs, "LEON" en grec signifie Lion. 

En tant que Dieu de l'Air, le peuple Egyptien invoque SHOU pour qu'il gonfle les voiles des bateaux, il commande les phénomènes météo comme la brume, les nuages etc... que les Egyptiens appelaient poétiquement "les os de SHOU", c'est trop chou!🥰 

Il s'oppose à SETH, Dieu des orages et des tempêtes. Il est aussi prié pour l'ouïe et la concentration de la pensée, mais c'est surtout en tant que défenseur que l'on l'invoque, car aux temps immémoriaux sur Terre, comme au Ciel, il défendait la stabilité du Monde.

Représenté toujours avec les bras levés

SHOU soulevant Le Ciel

Représentation du Dieu SHOU

Né de Rien-MAITRE DE TOUT

                                                                 Rê ou Râ

 Rê est le SOLEIL! ☀️

 Il est le créateur du Monde et des Dieux! Il est le pouvoir suprème dans l'Univers, il est la Divinité la plus puissante. Ses pouvoirs étaient si grands, qu'il maniait à travers un Nom caché, dans lequel ses pouvoirs vivaient, et ce Nom était connu que de lui, lui seul pouvait utiliser ces pouvoirs.

 Son Culte est célébré à HELIOPOLIS, appelée IOUNOU au temps des Egyptiens. C'est le 1er Dieux du Panthéon Egyptien, il est représenté sous forme d'un homme à tête de Faucon portant sur la tête, le Disque Solaire protégé par l'URAEUS, le cobra dréssé qui symbolise la Royauté, la Souveraineté et l'autorité Divine.

 Il fait parti du Groupe Divin : l'ENNEADE d'Héliopolis (vu précedemment). Il a été placé à la tête du Panthéon à partir de la Vème Dynastie (Ancien Empire). C'est à partir de là, que les Pharaons suivants étaient tous connus sous le Nom "de Fils de Rê" et Rê fut incorporé dans le Nom de chaque Pharaon. Pharaon est placé sous la protection de Rê. Sa course régit le Temps, les heures , les saisons, etc...

 Ainsi, il apparait sous différentes représentations :

 KHEPRI : Le Soleil du Matin sous forme de Scarabée.

 Rê-HORAKHTY : Le Soleil de Midi sous forme de Faucon.

 ATOUM : le Soleil du Soir sous forme de Bélier.

 Le matin à l'aube, il monte dans la barque du jour MANDJET, qui signifie devenir fort, navigue jusqu'au soir et passe dans la barque de nuit MESEKHET, qui signifie devenir faible, dans laquelle il traversera le monde nocturne LA DOUAT.

 C'est lors de cette course nocturne que Rê ranime OSIRIS, et qu'il affronte le serpent APOPHIS qui désire le vaincre, afin d'anéantir la Lumière et plonger le monde dans l'obscurité. Un affrontement éternel que ne remporte jamais le Serpent, car sur la barque nocturne, se trouve ISIS qui se charge de le désorienter pendant que BASTET le décapite.

 Sauf lorsque se produit une éclipse, on dit que APOPHIS a pu momentanément prendre le dessus sur Rê.

 Un Mythe suggère que Rê a fini par devenir faible et qu'il en a bavé sa salive. ISIS qui savait que les pouvoirs de Rê étaient cachés dans un Nom secret, voulue connaitre ce Nom secret pour devenir toute puissante. Elle recueillie la salive de Rê, la mélangea à de l'argile et fabriqua un serpent dans le but de mordre Rê. Après la morsure, Rê souffrit tellement qu'il appela d'autres Dieux pour l'aider. ISIS, maline, promit de le guérir s'il divulguait son Nom secret. Rê céda au chantage et permis à ISIS de le fouiller. Ainsi les pouvoirs de Rê ont été transférés à ISIS. Bien qu'elle ait tenu sa promesse de le guérir, elle le força à abdiquer et fit HORUS, son fils, le Roi des Dieux.

 Alors que NOUT était enceinte de 5 enfants et que SHOU la sépara de GHEB, Rê furieux d'avoir été empêché de mener son voyage dans le Ciel, se vengea de leur inconséquence. Il décida que les enfants ne pourraient pas naître durant aucun des 12 mois de l'année. C'était condamner NOUT à une mort certaine.

 Heureusement THOT, Dieu du Savoir et de l'Intelligence joua avec la Lune et gagna ainsi 5 jours supplémentaires : les fameux jours EPAGOMENES où sont nés : OSIRIS-HORUS l'ANCIEN-SETH-ISIS-NEPHTYS 14 15 16 17 18 JUILLET.

 Les Yeux de Rê sont les symboles de sa puissance. Selon les textes anciens, c'est grâce aux larmes qui ont coulé de ses yeux que l'humanité fût créée.

 L'oeil de Râ est aussi une personnification de la Force violente du Dieu Soleil, et est symbolisée par la Déesse SEKHMET (La Lionne). Il est une extension du pouvoir et à l'origine, l'oeil de Rê était destiné à réprimer les hommes qui bafouaient les règles des Dieux tels que la guerre ou les meurtres.

 Pendant que Rê partit loin de la Terre pour achever la création des Astres, eu lieu le meurtre d'OSIRIS par son frère SETH. Les hommes à cause de SETH, bafouèrent les 42 règles suprêmes devant être impérativement respectées, fixées par MAAT, la Déesse de la Justice. Des guerres, des meurtres, la famine etc... ont eu lieu.

 Lorsque Rê, après avoir terminé son oeuvre de création, revint sur Terre et découvrit avec stupéfaction et déception la sauvagerie des hommes, décida de punir l'humanité. Furieux, il utilisa son Oeil qui sortit de son orbite pour se transformer en une redoutable arme destructrice :SEKHMET, la Déesse Lionne.

 Elle massacra les humains en prenant du plaisir, en réduisant à néant toute la création de Rê. Prit de culpabilité, Râ décida de stopper la massacre. Il versa 7 000 cruches de bière dans le Nil avec des grenades (le fruit) pour donner la couleur rouge sang que raffolait tant SEKHMET (lui rappelle le sang humain). Ne se doutant pas de la ruse de Râ, elle bue le mélange alcoolisé qui l'endormit et lui permit de revenir à la raison quelques jours plus tard. L'humanité était affaiblie mais sauvée!!!

 Il ne faut pas confondre l'Oeil de Râ avec celui d'HORUS. L'Oeil de Râ ou l'oeil qui voit tout, est caractérisé par le Disque Solaire, c'est son OEIL DROIT. L'Oeil d'HORUS est représenté par La Lune, c'est son OEIL GAUCHE.

A votre gauche l'Oeil de RÊ
A votre droite l'Oeil d'HORUS

Rê traversant La DOUAT sur sa barque nocturne avec le Serpent APOPHIS
                 

 Le premier Temple dédié à Rê, se trouve à ABOUSSIR, c'est le Pharaon, OUSERKAF, fondateur de la Vème Dynastie qui le construisit. A Héliopolis, capitale du Culte de Rê, pas moins de 10 Temples sont consacrés au Dieu ainsi que plusieurs Obélisques. Un clergé lui fut consacré, d'immenses domaines fonciers lui furent attribués pour le "nourrir".

Représentation du Dieu RÊ