Serviteurs Funéraires

                                                                LES OUSHEBTIS 

 Appelées aussi "chouabti", appellation des 1ère figurines du nom du bois "chaouab" dans lequel elles étaient fabriquées. "Oushebti" signifie "celui qui répond".

 Ces petites statuettes représentent un personnage debout, généralement emmailloté dans des bandelettes (momiforme), parfois habillé, dont les bras croisés, empoignent des instruments ou des attributs variés.

 Leur rôle est de servir le défunt, de se substituer à lui pour accomplir les corvées dans l'au-delà. Ils sont souvent munis de Houes, de sacs, de paniers. Les inscriptions qu'ils portent étaient destinées à les activer, nominatives, elles permettent aujourd'hui d'identifier le défunt. Un texte inscrit sur le serviteur, donne le nom et les titres de son propriétaire, complété par le chapitre 6 du "Livre des Morts", qui précise la fonction de la figurine : "exécuter dans l'autre monde, à la place du mort, les travaux agricoles obligatoires!"

 Les 1er exemplaires apparaissent au Moyen Empire (12ème Dynastie). Ils empruntent leur apparence de momie à la statue du défunt (souvenir de la momie d'OSIRIS) et leur fonction aux serviteurs du mort, jusque là figurés sur les murs de la tombe, ou alors déposés dans le caveau sous la forme de modèles réduits.

 Le Serviteurs Funéraires résulte de la combinaison de plusieurs idées : image d'une société fondée sur l'agriculture où l'irrigation est contrôlée par une organisation hiérarchique. C'est une conception d'un autre monde agraire où les morts doivent des "corvées". Nécéssité d'un service d'offrandes alimentaires (effectives ou symboliques), pour assurer la survie du défunt. A l'origine, le Serviteur Funéraire figure à la fois le maître et son "esclave". Au Moyen Empire, il est momiforme, mais souvent caché, et il est inscrit avec une formule d'offrande royale, ou une 1ère version du Chapitre 6 du "Livre des Morts".

 Plus tard, surtout à la 17ème Dynastie, il est taillé sommairement dans un "bâton" portant une mise en garde ou une formule de donation familiale. Au Nouvel Empire (18ème Dynastie), il est encore momiforme, il tient des instruments et des amulettes : il peut être Royal et est inscrit avec le Chapitre 6.

 A partir du Pharaon AMENOPHIS III, il s'empare de la coiffure et des habits des "vivants". Son aspect se diversifie ("meunier, gisant"), il reçoit cercueil et outils miniatures, on le dépose en nombre dans des lieux sacrés (Abydos, Guizeh..). 

Avec les RAMSES (19 et 20èmes Dynasties), sa tenue vestimentaire s'enrichit, brandissant un fouet, il exerce un rôle de chef d'équipe auprès de 10 figurines momiformes munies de Houes. Il est affublé parfois, d'une tête animale (tête de Taureau, en l'honneur des taureaux APIS à Saqqarah). Devenu produit médiocre de série, il est entassé par les humbles dans des urnes à Abydos.

 Avec la période suivante (21ème Dynastie), il est moulé en grand nombre (400 pour un mort!). Après avoir retrouvé son aspect primitif (25ème Dynastie), il prend sa forme définitive à l'époque Saïte (vers 664-525 av JC), c'est à dire d'aspect momiforme, debout sur un socle et appuyé contre un pilier, il porte la barbe et sourit. Exepté quelques variations, il conservera cette apparence jusqu'à la fin de la période pharaonique (Cléopatre VII).

 Les Serviteurs Funéraires étaient fabriqués dans les ateliers attachés au Palais Royal ou à un Temple. Commandés par la famille ou par le mort lui même, ils étaient destinés à la tombe et parfois à des dépôts dans des lieux sacrés. Tous les matériaux furent employés : le bois, la faïence Egyptienne aux teintes variables, la terre cuite et même le bronze. le Serviteur pouvait être placé sans protection n'importe où dans la tombe y compris dans le cercueil. Il pouvait aussi être rangé dans des vases en terre cuite, ou des sarcophages miniatures, ou encore dans des boîtes en forme de chapelle à un ou plusieurs compartiments, aux parois ornées de scènes funéraires. Le nombre de figurines pour un même propriétaire, était variable en fonction de son statue économique. 

Au Moyen Empire, il y avait 1 ou 2 statuettes, alors qu'au Nouvel Empire, on en compte de 5 à 10. Mais à cette époque, les Rois possédaient des collections grandioses de Serviteurs, 413 pour TOUTANKHAMON!!! La collection d'OUCHEBTIS du Musée du LOUVRE est juste magnifique!

Collection du musée du Louvre

Oushebtis trouvés dans la tombe de TOUTANKHAMON

Oushebtis trouvés dans la tombe de TOUTANKHAMON